a m bi g u i t é s

Il est difficile le temps des amours. Il est difficile de s'y laisser aller, et pourtant, comme j'y aspire...

Je me demande pourquoi l'on réagit ainsi avec moi. Je me demande si tous les garçons sont pareils, s'ils ont tous ce coté lâche et hypocrite... Je ne sais pas vous, mais je suis un garçon. Du haut de mes bientot 20ans, je me sens à mal d'être différent. Cette différence, elle est sexuelle, mais aussi psychologique et comportementale. Moi qui pensais avoir un cerveau determiné par ma sexualité c'est raté... j'ai un cerveau à dominante féminine. Cela vous fait peut-etre sourire, mais desfois j'en souffre. Je souffre d'être sensible, d'être refléchi, de toujours me poser des questions, de remuer tout cela jour et nuit, encore et toujours... Ma tête, c'est un mixer, tout y bouge à une allure démente. Quand le couvercle saute, le moteur lâche. Il deverse sa tristesse, son mal de vivre, ses idées pas toujours roses...

Manque de confiance oblige, je me demande parfois comment mon copain du moment (je ne sais pas où il en est lui...) m'a trouvé du charme. Bien sûr, mon égo s'en trouve un rien flatté, mais je n'arrive pas à me faire à l'idée que je plais autour de moi. Je pourrais avoir des copines, certaines sont même des perles, mais voilà, moi je cherche celui qui fera chavirer un coeur. Alors j'attends, sagement, tranquillement dans mon coin. Ou quand je remue, cela n'est rien.

Ma rencontre avec Adrien m'a aidée. D'une part parce que cette confiance que je n'avais pas, commence à monter en moi. Doucement, mais sûrement. D'autre part parce que ce garçon agit avec moi comme avec une serpillère. Manière ludique, atypique me direz-vous. Mais bien qu'aimant les jeux un peu asardeux, je n'en reste pas moins humain. Le rôle de serpillère m'aide. Cela ne vaut pas une cure analytique, certes, mais le symbolisme est présent.

Voyez, je joue les romantiques, les fleur bleue, les circonstances de notre premier baiser seraient idylliques pour une série digne d'un Dawson's Creek (excusez du peu), ou d'un Feux de l'Amour des plus torrides. Mais voilà, apres LE baiser, que se passe-t-il dans la vie ?

On est émoustillé par l'aube de cette relation, on se sent battre des ailes, on pense à l'autre, et puis on vit, mais cela n'occupe qu'un tiers du reste. Je fais partie de ces gens-là, ceux qui ont le coeur qui battent fort, ceux qui ne sont pas encore aigris par les années ou les experiences, ou les deux. Est-ce un crime ? Peut-etre, notamment quand on se retrouve face à une armoire à glace qui reste de marbre.

On promet de petites choses, un petit resto un soir, mais voilà le crime: on ne s'arrange pas pour placer cette sortie de manière convenable. Bien au contraire, on n'y pense même pas. Certains sont overbookés, moi je suis overinterloqué. On peut ne pas avoir de crédit sur son portable, mais les fixes qui sont branchés dans la maison, eux, existent et ne demandent qu'à être utilisés. Tendez l'oreille et écoutez-les supplier. Donc, on attend sur le coup de fil miracle, celui qui va peut-etre changer votre soirée, voire votre vie, et encore. On promet, on tient pas parole... on s'excuse par personne interposée, c'est honorable.

Ensuite, on plante les gens. On les laisse penser, esperer, supputer, subodorer... je cherche l'odeur du vrai, du palpable. J'en ai assez qu'on me dise qu'on m'appelle et qu'on ne le fait pas. J'en ai assez qu'on me dise qu'on se fait un ciné et qu'on décommande 1/2H avant du fait d'une soirée imprévue. J'en ai ma claque d'être pris pour ce que je ne suis peut-etre pas. Je ne sais pas ce qu'il veut, ce qu'il pense au fond. Lorsque je l'entends parler, il sait etre rassurant, il sait mener la barque, il sait être sincère. Moi je suis là à l'écouter, à me rassurer, je l'aime bien.

J'aimerai avoir une discussion de vis-à-vis. Je ne sais pas si elle aura lieu. Quand bien même il aimerait couper notre histoire, qu'il le fasse, mais pas sans moi. Nous sommes deux, nous voulons la même chose, du moins une probable. Pourquoi alors m'avoir choisi moi ? On parle d'assurance, je ne sais même plus si j'ai mon assurance vitale. On m'enlève un équilibre quand j'en ai besoin. Inlassablement l'histoire se répète...

Ce soir j'ai écrit ce SMS à Nathalie: " Nath, j'en peux plus. J'en ai marre et son comportement me blesse. Je ne sais plus quoi faire, quoi penser. Si seulement les choses étaient claires. Je pense ne jamais pouvoir acceder au bonheur. On me prend pour un con comme à chaque fois. Dis-moi ce que je fais de si mal. J'ai beau me remettre en question, je comprends pas. Je souffre."

Dérisoire ?Plutot un exutoire... ma douleur s'étend, ma relation stagne.

Ce soir, Fanny m'a écrit ceci: "

Elle n'a pas tord, je suis un passionné, un mégalomane sentimentaliste, un taré. Ca plait, ou ça ne plait pas, mais c'est toujours une seule personne qui en souffre...et la même, à mes dépens.

Mais voilà, le monde continue à tourner. Je tourne avec lui. J'espere qu'il arrivera à me remettre les idées en place. J'ai besoin de bouger, de me cogner, mais pas de me poignarder.