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Je préviens les lecteurs qui s'égareraient ici que OUI je fais du favoritisme. Petite pensée sucrée à ma FaFa qui doit déjà en faire un ulcère: "Fafa, ne t'inquiète surtout pas, ton tour viendra très bientot."
Cet après-midi je me suis penché sur le cas Sylvain-ex-Xavier. Je m'y penche souvent, d'ailleurs, mais aujourd'hui je voulais le lire. A force de m'allecher avec son fameux roman qu'il a fini voilà belle lurette et dont je n'ai pas eu la chance -encore- de lire, bien que la Science-Fiction ne soit pas ma tasse de thé, j'ai donc eu envie de me plonger dans ses textes, ses poaimes et autres lettres...
Ah bah non vous ne le connaissez pas encore, mais je ne pense pas qu'il veuille déjà de la notoriété. C'est un ptit mec simple, adorable...avec ses sauts d'humeurs (vais me faire tuer), hein, mais bon comme tout un chacun: personne n'est parfait !(sauf moi, bien entendu)
J'aimerai vous livrer ici une de ses Lettres. Son contenu m'a bien sûr absorbé... il est cultivé et intelligent, je vous préviens, il faut réussir à suivre ce Grand Esprit... J'avoue je m'y suis perdu à plusieurs reprises, mais bon, que voulez-vous, il aime surprendre les gens. Pour le coup il m'a surpris, c'est de la lecture Pivotienne... explication ci-dessous:
Vous voyez Lorie ?Vous la placez judicieusement à coté de Nina Simone et vous constatez. Je n'ai pas besoin d'eclairer mes propos, tout va de soi, et je ne demande pas un crépage de chignon.
Bref, Sylvain a cette verve littéraire qui n'a d'égal que les grands auteurs.
Moi, FaFa, je suis sous le charme...
Et voici cette fameuse Lettre qui m'a donné l'envie d'en parler,
Attention, ça commence là.
Lettre au fils
Hommage à Franz
Mon très cher enfant,
Je ne sais pourquoi je te réveille en ton antre fangeuse et fade de l'inexistence. Je ne sais pourquoi je t'ai appelé "fils". Non pas que je pense que l'homme est supérieur et la femme un sous-produit, voire un produit ou encore une simple matrice. J'aurais très bien pu avoir une fille, voire plusieurs enfants. Il aurait s'agi du ou des miens dans tous les cas. Mais,… comme si un lien aurait pu, un jour, me retenir à un quelconque humain, un lien non moins quelconque, celui du sang, je t'ai demandé une audience dans ton royaume d'ombres à naître, à engendrer, une étendue indéfinie, indéfinissable. T'ai-je dérangé ?
Vois-tu ces méandres glauques ? Ils représentent la vie que tu aurais pu mener, si j'avais choisi la voie par laquelle j'aurais pu te rencontrer. Non, je ne te parle pas de ça pour te narguer, t'écœurer de mes choix. Simplement pour te faire rêver, me faire rêver. Viens, accompagne-moi dans ce dédale vibrant de vitalité illusoire, j'attends ce moment depuis tellement de temps. Tu ne peux pas refuser, j'en mourrai de tristesse, emporté par des torrents, des cascades, des fontaines de larmes, de vagues, agitées par le flux et le reflux constants de mon esprit inoculant quelque ardeur à ton corps inexistant qui ne pourra s'épanouir qu'en ces instants, sujettes aux marées d'évènements qui nous noient dans ce magma qu'est l'histoire de l'homme, intégriste, et intégré dans cette notion abstraite qu'est l'Histoire de l'Homme.
Tu ne m'en voudras pas, n'est-ce pas ? Alors, viens, commençons à parcourir ce long fleuve. Je ne peux pas te parler de ton enfance, car pour moi tu n'aurais pu être qu'adolescent. Une aventure de passage, oubliée, enfouie sous des tonnes de futilités, resurgissant des tréfonds de ma mémoire, une deuxième rencontre en quelque sorte. Mais ce genre de conte existe seulement dans les films. Alors, l'adoption ? Plus probable : je ne peux pas me représenter ta mère. Sûrement très belle. Aussi céleste que toi sans aucun doute. Tellement coruscante que je ne peux discerner sa silhouette à travers l'épaisse luminosité chaleureuse de son aura séraphique. Dans tous les cas, nous n'aurions pas eu beaucoup de liens affectifs, ou plutôt des barrières insurmontables se seraient construites entre nous avec le temps et les conventions. Rien n'aurait pu jouer en notre faveur, en la faveur de notre connaissance mutuelle.
Pourtant, le déclic arrive et, soudain, nous sommes transportés dans une sphère à part, nous deux uniquement. A l'écart des hommes, à l'écart de l'Homme. Un bonheur surhumain, dépassant, par toutes les dimensions qu'il comporte, l'imagination humaine. Non pas un plaisir incestueux comme pourraient penser certains. Ceux-ci d'ailleurs ne doivent pas développer une grande amitié envers leurs enfants, mais un simple amour-cliché, stéréotypé : tutélaire, protecteur, hautain, condescendant, dédaigneux, mais avant tout réciproque, la fleur du bouquet mise en avant par ces parents divins, ces enfants diaboliques, si ce n'est l'inverse. Pour nous, une première différence réside là. Nos sentiments ne sont pas réciproques, mais identiques, symbiotiques, si puissants et si voraces qu'ils me dévorent terriblement le cœur. Cette raison-ci nous a poussés à nous écarter du monde dirigé par ces autres aveugles et incompréhensifs à notre harmonie. Mais, pauvres d'eux… En effet, mon récit est semblable à une tragédie de Racine dans laquelle les Dieux n'ont pas de pouvoirs sur le héros, sur toi.
Tu veux connaître quelques évènements de ton existence… Je vais essayer de t'en suggérer quelques-uns. Vois-tu cet entrelacs ? Comment te semble-t-il ? En effet, assez discordant, voire incohérent… Une crise. De nerfs, de schizophrénie, mentale, physique,… En tout cas, elle te mène loin, aux frontières de la vie et de la mort. La mort ? Ah oui, j'ai oublié de t'en parler. Ton monde est semblable à cet univers parallèle aux nôtres. Ils sont tous deux à l'écart de mon cosmos, froid, triste, lugubre, sordide,… pour les vivants. Morbide est le mot qui convient le mieux, je crois. Mais tu as fini par revenir vers nous, vers moi. Peut-être es-tu tombé dans le coma à la suite d'un accident. Peut-être as-tu voulu t'écarter de la vie d'une manière ou d'une autre. Rien que d'y penser, j'en souffre beaucoup et ta mère aussi. Je sens son aura se ternir rapidement. Je ne sais si elle meurt ou si elle arrive tant bien que mal à survivre. Je suis impuissant. Pendant cette époque, ce passage, cet entrelacs, le dessin de ma vie est identique au tien. Je ne peux pas l'aider, je ne peux pas t'aider. Ensuite, nous ne sommes plus que deux, écorchés, brisés, et nos sanglots acides nous rongent physiquement et psychiquement. Par chance, la cassure est nette, la blessure se referme, cicatrise rapidement et tu peux partir à nouveau. Tu ne seras plus comme avant, rien ne sera comme avant. A part nous.
Qui es-tu réellement ? Je peux te dire que comme tous les enfants, tu es un génie, par ci, par là, partout. Tu guides toi-même ta vie. Je n'interviens que quand tu as besoin d'aide et que tu me transperces de ton regard gris bleuâtre enflammé qui me force à t'aimer encore plus que je ne le peux. Je sens que tu tiens aussi beaucoup à moi et qu'il nous est difficile de nous quitter. Pourtant, jamais de débordements passionnés et passionnels. Et un jour, je me rends compte, tard, que j'envahis ta vie, qu'elle ne va que vers moi, pour moi. Alors, je disparais, je me tue, pour ne plus parasiter la personne que j'ai le plus aimé au monde. Arrête tes larmes ! Il n'y a pas lieu… Tu es libre. La symbiose n'était pas indispensable pour toi. Peut-être aurais-tu pu, par ton regard, empêcher ma mort… la première fois, à la première tentative. Mais mon attachement était trop fort pour nous. Je l'aurais fait, pour ton bien. Sans aucun remord... Que dis-tu ?
Que se passe-t-il ? Tu disparais, tu retournes aux ombres qui sont tiennes. Ce lieu d'où je t'ai tiré, enfin. J'ai ressenti ta détresse. Mais j'ai vu la joie dans cette tristesse, apportée par des torrents, des cascades, des fontaines de larmes, de vagues, agitées par le flux et le reflux constants de ton esprit inoculant quelque ardeur à mon corps dépérissant. Tu es parti, mes forces n'ont pu te faire rester ne serait-ce un instant de plus. Je t'ai rencontré pour la première et la dernière fois de ma vie et de ton inexistence. Nous ne nous croiserons plus, mon fils. Car, je ne t'ai pas parlé de ça pour te narguer, t'écœurer de mes choix. Simplement pour te faire rêver, me faire rêver. Et le rêve a une fin.
A présent, nous rêverons l'un de l'autre, à jamais séparés, dans des univers parallèles, perdus dans notre amour que nul n'aurait pu comprendre, tristes d'être seuls, heureux d'avoir pu, pendant quelques secondes partager l'inimaginable, car, je ne te l'ai jamais caché, je ne pourrais jamais avoir de fils.
Adieu donc, mon très cher enfant,
Ton père, Mr K.
Copyright Sylvain K., 22 juillet 2004.
POST ADDICT: Possibilité de refus de l'auteur de la publication de son oeuvre...à suivre...
Commentaires :
Destinee |
...Je prendrais le temps de lire ton article un peu plus tard :) <center><embed src= http://home.csumb.edu/f/frometyler/world/REM%20-%20Everybody%20Hurts.mp3 width=180 height=45 autostart="false" loop="true"></center> Il te suffit de cliquer sur le lien pour aller sur le site de musique... Et pour changer de chanson, tu sélectionnes celle que tu veux, tu cliques droit et tu copie le raccourci que tu colle ensuite après src= ... Si tu as des problèmes, dis le moi, je t'aiderai... Bisous. |
Destinee 22-07-04
à 09:22 |
OupsJ'ai fais une petite boulette... lorsque tu cliques sur leliens ça ne t'emmène pas sur le site, ça te mets la musique... oups :) Bon voici le site : http://home.fastdown.net/music.php Voilà ;o) |
Destinee 22-07-04
à 09:25 |
Re: Oupsje suis pas bien réveillé ce matin... :o))) J'ai j'ai fait une petite erreur... http://www.fastdown.net/music.php |
OpTiMiSTiK 22-07-04
à 11:31 |
Re: Re: OupsLa destinée des matins difficiles ??lol
Merci beaucoup pour tes conseils, je vais faire tout ça en esperant que ça marche !! Bisous !! |
à 09:18